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Alexandrie, un phare touristique

Longtemps négligée, Alexandrie est revenu sous le feu des projecteurs avec les découvertes archéologiques et sa nouvelle bibliothèque. l’occasion de se souvenir de son passé prestigieux.

 

Vue sur la corniche
Alexandrie renoue chaque jour un peu plus avec son glorieux passé. Avec sa nouvelle bibliothèque, cette ville de près de 5 millions d’habitants espère redevenir un phare mondial de la culture, près de seize siècles après la disparition de la plus célèbre des bibliothèques de l’Antiquité.

La nouvelle bibliothèque a été érigée sur la corniche d’Alexandrie, près du site où se trouvait le bâtiment antique. Sur sa façade de granite ont été gravés des lettres des alphabets du monde entier. Le disque de verre et de béton de sa toiture représente le soleil levant et symbolise le caractère universel d’une civilisation dont le rayonnement a duré plus de mille ans et touché toutes les autres cultures.

Le cœur d’Alexandrie, C’est la Midan Saad Zaghloul. A l’angle de cette grande place et de la corniche formant un vaste arc de cercle, trône le Sofitel Cecil Hotel. Cette vénérable institution est l’héritier d’un âge d’or, lorsque la ville redevint cosmopolite et prospère, durant toute la première moitié du XXème siècle.

La cité s’est replongée aujourd’hui dans la tradition arabe et musulmane. Elle a retrouvé une langueur toute orientale. Une certaine forme de rigorisme est de retour. A quelques encablures de l’hôtel, sur les terrasses des cafés, une population surtout masculine fume le narghilé et joue au tric-trac tout en buvant un verre de thé à la menthe.

 

la bibliothèque d’Alexandrie

La Midan Saad Zaghloul ouvre sur la mer. Une agréable balade le long de la corniche mène jusqu’au fort de Qaït Bay, construit au XIVème siècle sur l’emplacement présumé du célèbre phare antique. En couple ou en famille, les habitants de la ville aiment à flâner sur le front de mer à la nuit tombante. Certains préfèrent la balade en calèche. Entre la Midan Saad Zaghloul et le quartier d’Anfushi, ne manquez pas les agréables souks de la ville organisés par métiers et corporations.

Bizarrement, lorsqu’on l’a compare au Caire ou à Louxor, Alexandrie apparaît plutôt pauvre en vestiges de l’Antiquité. Aucune trace par exemple de son célèbre fondateur, Alexandre le Grand. On a peine à imaginer que la ville rivalisa avec Rome et Athènes pour le nombre et la qualité architecturale de ses bâtiments.

On se contentera ainsi, le plus souvent, de la visite du site de Kom al-Dikka, dans le centre de la ville, avec son amphithéâtre romain très bien conservé et une zone de fouille où s’éparpillent quelques rares colonnes et les vestiges d’une villa romaine.

En s’éloignant encore du centre-ville, on tombe sur le Serapeum (acropole) et la colonne de Pompée, lesquels n’impressionneront pas le visiteur outre mesure. En revanche, non loin de là, se trouvent les étonnantes catacombes de Kom ash-Shuqqafa. Celles-ci constituent la plus vaste nécropole romaine d’Egypte, avec ses tombes et chambres funéraires creusées sous trois niveaux.

En l’absence de vestiges de son riche passé, on pourra compenser sa frustration par une visite du musée gréco-romain d’Alexandrie, agréable plongée dans l’histoire artistique de l’Egypte, même s’il ne tient guère la comparaison avec le superbe musée du Caire.

A l’instar des fouilles dans le port organisées ces dernières années sous la direction de Jean-Yves Lempereur, Alexandrie reste en quête d’un prestigieux passé aux empreintes encore bien rares. Nul doute que la magie de la ville est aujourd’hui à rechercher d’abord dans l’atmosphère et l’ambiance de ses rues animées.

 

On aime
Alexandrie conserve quelques cafés d’époques, souvent vieillissants mais toujours plein de charme, certains sur la corniche et d’autres en ville. On peut citer notamment, sur la place Midan Saad Zaghloul, le Pastroudi’s immortalisé dans Le Quatuor d’Alexandrie de Lawrence Durell.

On aime moins
Hors les établissements les plus réputés, la propreté dans de nombreux hôtels laisse à désirer, y compris ceux recommandés sur place par l’office du tourisme…

Comment s’y rendre
Il n’existe pas de vols directs de compagnies régulières ou charter entre la France et Alexandrie, il vous faudra prévoir une correspondance, l’une des plus pratiques étant Francfort avec Lufthansa.
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